Priène fut l’un des premiers établissements ioniens puisque le Panionion, centre politique et religieux de l’Ionie, était situé sur son territoire. Néanmoins, il n’a pas été possible jusqu’à présent de déterminer le site exact où elle fut fondée. Construite dès le IIème millénaire, la première cité se développa rapidement en commerçant avec la Grèce et la Crète. Elle fut une des cités les plus florissantes de la ligue ionienne tant du point de vue économique qu'intellectuel. Elle possédait un sanctuaire célèbre dédié à Poséidon: le Panionion. Ce sanctuaire était commun à l'ensemble des cités ioniennes et il contribua à assurer le rayonnement de la cité. Bias, l'un des sept sages de l'antiquité, vécut à Priène au 6ème siècle av. J.C. pendant la période la plus brillante. La seule œuvre d’art qui ait survécu de ce premier établissement est une pièce de monnaie en électron, frappée en 500 av. J.C. et portant la tête d’Athéna sur le revers. Priène participa au soulèvement contre les Perses en envoyant douze vaisseaux. Les Perses, après avoir coulé la flotte ionienne, se vengèrent en rasant la ville en 494 av. J.C.



La nouvelle ville de Priène dont on voit les restes aujourd’hui fut fondée en 350 av. J.C. avec l’aide d’Athènes qui y prit grand intérêt. A cette époque, Priene était beaucoup plus proche de la mer qu’aujourd’hui et possédait un port appelé Naulochos. La deuxième ville de Priène ne joua jamais un rôle politique très important. Elle fut d’abord soumise à l’influence et à la domination athéniennes, puis passa au Royaume de Pergame et finalement à Rome, qui commença à l’administrer au milieu du 2ème siècle av. J.C. En dépit de cet état de choses, les œuvres d’art du 4ème siècle et de l’époque hellénistique que l’on y a découverts peuvent être comptés parmi les créations les plus remarquables de l’art grec, autant par leur valeur que par leur importance. Les dépôts d’argile charriés par le fleuve Méandre éloignèrent progressivement Priène de la mer et finalement, à la fin de l’époque romaine, elle devint tout à fait insignifiante. Cependant, elle était le centre d’un diocèse important à l’époque byzantine.
Priène fut construite suivant le système d’Hippodamos, c’est-à-dire selon le plan urbain dans lequel les rues se croisent à angles droits. Elle présente l’exemple le plus ancien et le plus beau de ce type parmi les cités helléniques.
Le temple d’Athéna est le bâtiment le plus ancien et le plus important de Priène, construit à l’endroit le plus élevé de la ville, à une hauteur de 96,76 m. au-dessus du niveau de la mer. Il fut édifié par Pythéos, l’architecte à qui l’on doit le Mausolée d’Halicarnasse, l’une des sept merveilles du monde antique. Ce temple devint le modèle classique de l’architecture ionique, et, d’après Vitruve , Pythéos publia un livre exposant ses principes architecturaux.
L’agora, le bouleutérion, le théâtre hellénistique, le gymnase, le sanctuaire de Déméter ainsi que la Maison d’Alexandre le Grand sont les autres vestiges importants du site.

Bibliographie:
“Civilisations et Sites Antiques de la Turquie”, Ekrem Akurgal