Ce mausolée, situé à l’entrée du village de Belevi, sur la route de Tire ne put être identifié en dépit des fouilles qu’exécutera le professeur Keil en 1931-1935. C’est le monument funéraire le plus important d’Anatolie après le Mausolée d’Halicarnasse, l’une des sept merveilles du monde. Il fut construit, probablement à l’époque archaïque, mais il fut rénové à l’époque hellenistique, peut-être au 3ème siècle av. J.C. Il fut bâti sur l’extrémité d’une colline calcaire que l’on détacha au ciseau de la masse du tertre de manière à former un bloc prismatique à base carrée d’une vingtaine de mètres de côté. L’intérieur du mausolée, complètement excavé, contenait un sarcophage de marbre (aujourd’hui conservé au musée de Selcuk) dont le couvercle était orné d’une sculpture représentant le défunt. Une conduite où devaient être versées des libations partait du sommet du tumulus pour déboucher dans la chambre funéraire, au-dessus d’un grand bassin de marbre. L’amortissement du mausolée était constitué soit par une pyramide, soit par un système à frontons imitant une toiture à double pente, reposant sur un étage orné de colonnes. Le mausolée mesurait ainsi environ 23 m de haut. La technique qui apparaît dans la décoration architecturale, les moulures et les chapiteaux corinhiens est de haut niveau.
Kleiner a émis l’hypothèse, qui ne manque pas de vraisemblance, que ce magnifique tombeau fut aménagé, en dernier lieu, pour recevoir la dépouille mortelle d’Antiochos II, assassiné à Ephèse en 246 avant notre ère par son épouse répudiée et demi-sœur, Laodice. Ainsi l’hypothèse émise autrefois par J.Keil, puis retracée, se trouve-t-elle définitivement confirmée. Kleiner déclare que les motifs perses sur le monument s’accordent bien avec le style d’un souverain séleucide.
Tout près du mausolée on a découvert les carrières d’où furent extraits les blocs qui complétèrent la construction rupestre.
Le tumulus que l’on voit à côté du mausolée de Belevi, mais à un niveau légèrement plus élevé, a une krepis de belle facture et doit donc avoir été élevé aussi au 3ème siècle av. J.C.