A la période antique, Milet se trouvait au bord de la mer, à l'embouchure du fleuve Méandre, sur une presqu'île de 2,5 km de long à l'entrée du golfe Latmique (le lac Bafa aujourd'hui). Depuis, les alluvions du fleuveMéandre (fleuve au cours sinueux) ont repoussé Milet à 10 km de la mer et les quatre ports ont disparu laissant place à la plaine de Balat. Milet était l'une des plus puissantes cités grecques d'Asie Mineure, elle établit de nombreux comptoirs (90 comptoirs selon Pline) sur la mer de Marmara, la Mer Noire, la Grande-Grèce (Sybaris) et même en Egypte (Naucratis). Ainsi, elle développa ses activités commerciales jusqu'en Egypte et dans toute la Méditerranée occidentale. Milet est aussi célèbre pour son urbanisme : elle passe pour être la première ville antique à avoir utilisé le plan orthogonal.
Milet a peut-être déjà connu un peuplement entre la fin de l’époque minoenne (1600 av. J.C.) et l’époque mycénienne (1200 av. J.C.). Au 10ème siècle, les Ioniens, chassés de Grèce continentale par les Doriens, colonisent la côte d'Asie-Mineure et fondent douze grandes cités ioniennes (la Dodécapole) : Milet, Éph se, Phocée, Colophon, Clazomènes, Priène, Téos, Chios, Lébédos, Erythrée, Samos et Myonte. Milet s'enrichit avec le commerce maritime grâce à ses quatre ports, dès 670 av. J.C.
De bonne heure, la cité fur la résidence des philosophes et des historiens. Thalès, fondateur, dit-on, de la géométrie, de l’astronomie et de la philosophie grecques y vécut de 640 à 546 av. J.C. Il avait prédit une éclipse de soleil pour l’année 585 av. J.C. Elle se produisit le 28 Mai. Anaximandre était associé à Thalès de Milet. Il ne nous reste que des fragments de son œuvre. Il croyait que l’univers était un “tout” dont les phénomènes étaient soumis à des lois plutôt qu’aux caprices des dieux. Aspasie, la grande hétaïre grandit à Milet. Elle devint la maîtresse de Périclès et recevait chez elle, à Athènes un groupe fameux d’écrivains et de philosophes dont Socrate.
Darius mit la ville à sac en 494 av J.C. et il massacra ses habitants. Alexandre à son tour en fit la conquête en 334 av. J.C. mais plus que de la guerre et du pillage, Milet comme Ephèse souffrit de l’ensablement de son port, provoquant la mort de son commerce.
St. Paul s’arrêta à Milet à la fin de son troisième voyage missionnaire alors qu’il se hâtait d’arriver à Jérusalem pour la Pentecôte. Il avait préféré Milet à Ephèse car il ne voulait plus s’attarder en Asie Mineure. On suppose que Paul se serait trouvé aux prises avec une série de problèmes divers s’il avait fait escale à Ephèse. Cependant bien que l’émeute d’Ephèse ne dâtat que de quelques mois, rien dans le récit de Luc ne permet de supposer que Paul craignait l’hostilité de cette cité, mais il aurait su que le port était obstrué.
Milet devient un important archevêché à l'époque byzantine mais l’ensablement de son port réduit considérablement sa puissance. Les assauts des Turcs Seldjoukides au 11ème siècle et ensuite ceux des Croisés l'affaiblissent encore plus. En 1279, Ilyas Bey lui redonne un nouveau souffle, il restaure un port, construit une mosquée et la rebaptise Palatia. La ville devien ottomane en 1424. Au 17ème siècle, le port est irréversiblement ensablé et la ville est désertée. Le petit village de Balat qui subsistait est définitivement abandonné en 1955 suite à un tremblement de terre.

Bibliographie:
“Sites Bibliques de Turquie”, Everett C. Blake & Anna G. Edmonds
“Arkeoloji”, Cevdet Bayburtluoğlu