Encadrées de hautes collines, les ruines de Claros s'étendent au milieu des figuiers dans une étroite plaine marécageuse débouchant sur la mer. La nappe phréatique est très haute et submerge en permanence une partie des ruines mises à jour par les archéologues qui doivent pomper l'eau pour travailler.
Claros est un site à l'abandon, envahi par les herbes, l'eau et la boue. En contrepartie, peu de touristes et une visite bucolique vous sont assurés. Pourtant Claros, à une vingtaine de km d'Ephèse, est un site oraculaire majeur, le troisième après Delphes et Didymes. Le temple d’Apollon, célèbre pour son oracle à l’époque hellénistique et plus encore à l’époque romaine, se trouve sur un terrain plat sans doute en raison d’une source sacrée et d’un bois à cet endroit.
L’oracle était consulté sous la cella du temple. Les sources grecques et romaines nous apprennent que les révélations divines ne se faisaient pas par l’intermédiaire d’une femme, comme la Pythie à Delphes mais par celui d’un prophète. Le devin pénétrait dans une cave ou une chambre souterraine et, après avoir bu de l’eau sacrée douée de pouvoirs mystérieux, délivrait sa prophétie sous la forme d’une poésie scandée.

L’oracle était toujours consulté la nuit. Les prêtres et le thespiodos, le compositeur de la poésie, étaient engagés à vie, alors qu’on changeait de prophète tous les ans. Il y avait en outre un ou deux scribes.
On a découvert des fragments importants d’immenses statues représentant Apollon, Artémis et Léto dans la cella et ces fragments sont toujours “in situ”. On pénétrait dans le sanctuaire par des propylées (2ème siècle av. J.C.), porte monumentale ornée en façade de quatre colonnes. Cette porte ouvrait sur la voie sacrée qui conduisait au temple. Les murs des propylées étaient couverts d'inscriptions relatant le passage d'ambassades venues de divers pays et donnant le nom de jeunes gens chantant des Hymnes à Apollon. Le côté droit des propylées était agrémenté d'une belle exèdre, petite banquette en marbre demi circulaire.
De chaque côté de la voie sacrée s'alignaient des monuments commémoratifs : stèles, colonnes surmontées de statues, tous couverts d'inscriptions : hommages, prières, dédicaces au dieu Apollon.